par Elisabeth Cerqueira, Dt.P.,
Nutritionniste-Diététiste, Présidente et cofondatrice
Maladie chronique caractérisée par des dysfonctions d’organes/tissus causés directement par l’excès de graisse. Ces problèmes sont probablement dus à l'inflammation dans les tissus adipeux (cellules graisseuses), ce qui peut affecter des organes et provoquer l'apnée du sommeil, les maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2. Les personnes atteintes d'obésité clinique peuvent également éprouver des difficultés dans leurs activités quotidiennes, comme se laver ou s'habiller, en raison de l'excès de graisse. Ces personnes ont besoin de traitements ciblés tels que des changements de mode de vie, des médicaments ou même une chirurgie.
État d’excès de poids sans impact significatif sur la santé ni sur le fonctionnement des organes, mais avec un risque accru de développer des complications à long terme. Les personnes en obésité préclinique sont donc potentiellement à risque de développer des complications liées à l'obésité dans le futur, mais leur santé actuelle n'est pas affectée. Dans ce cas, l'objectif est de surveiller leur santé, fournir des conseils sur la gestion du poids et prévenir les risques futurs.
Selon des estimations mondiales publiées précédemment dans The Lancet, plus d'un milliard de personnes dans le monde vivent avec l'obésité.
Le raffinement des définitions et des approches de traitement soulève l’importance de se rappeler que l’obésité ne se résume pas à l’apparence ou au poids — c’est une maladie qui mérite d’être traitée pour éviter des complications graves.
En reconnaissant l’obésité comme une maladie, nous pouvons nous concentrer sur des traitements efficaces et empreints de compassion afin de réduire la stigmatisation liée à la taille corporelle. Qu’on se le dise : l’obésité est un risque pour la santé pour tous, mais la différence, c’est que c’est aussi une maladie pour certains.
D’ailleurs, saviez-vous que l'obésité a été officiellement reconnue comme une maladie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dès 1948 ? Pourtant, bien que l'obésité soit de plus en plus considérée comme une maladie, la question de savoir si elle doit réellement en être une, ou simplement être un facteur de risque pour d'autres maladies, reste très controversée.
Ce qui est vraiment crucial, c'est de se demander « Est-ce que l'obésité crée un problème de santé? ». C'est là le véritable enjeu que les nutritionnistes, les médecins et les scientifiques doivent aborder.
Redéfinir l'obésité comme une maladie liée à des problèmes de santé permet de la traiter différemment, en l’abordant sous l’angle des risques spécifiques pour la santé plutôt que de simplement se concentrer sur le poids.
Il est important qu'un médecin, un nutritionniste ou tout autre professionnel de la santé analyse avant tout si le poids d'une personne affecte réellement sa santé.
L’IMC (Indice de Masse Corporelle) a longtemps été utilisé pour définir l'obésité, en se basant uniquement sur le poids et la taille. Pourtant, ce n'est pas une mesure exacte de la santé. Par exemple, les personnes qui ont de la graisse autour des organes, mais un IMC normal, peuvent passer inaperçues.
Le problème avec cet outil est qu'il ne distingue pas la graisse de la masse musculaire ni la localisation de l’accumulation de l’adiposité. Or, on commence à comprendre que l’obésité devrait être mesurée en prenant en compte du tour de taille et de l'inflammation dans les tissus adipeux, ce qui peut affecter la santé des organes.
Il importe de savoir qu’il existe deux types de graisse :
Pourquoi est-ce important ?
Beaucoup de gens ont de la graisse viscérale sans le savoir. C’est pourquoi des chercheurs comme Jean-Pierre Després recommandent de surveiller le tour de taille plutôt que l’IMC.
En résumé, se concentrer uniquement sur l'IMC est insuffisant, tous les experts s’entendent désormais là-dessus.
Cette manière révisée de définir l'obésité permet de ne plus juger les gens uniquement sur leur poids. L’obésité n'est pas simplement une question de poids sur la balance.
Redéfinir le concept de l'obésité en termes de maladie permet de se concentrer sur la santé et les traitements plutôt que de tomber dans la grossophobie, de générer de la honte ou de la stigmatisation.
Résultat de l’interaction complexe de nombreux facteurs métaboliques, comportementaux et environnementaux, on en sous-estime souvent la forte composante génétique. De plus, plusieurs personnes vivant de l’obésité sont victimes de préjugés et de stigmatisation, ce qui contribue à une augmentation de la morbidité.
Il est essentiel de comprendre que l’adiposité viscérale (graisse autour des organes) a des effets délétères sur la santé. Cela peut affecter toutes les personnes, peu importe l’IMC. À toute valeur d'IMC et de tour de taille, une faible condition cardiorespiratoire est d’ailleurs le facteur le plus important pour prédire la morbidité et la mortalité!
Les habitudes de vie, la santé psychologique, etc. ont plus d’impact sur la santé que le poids…
De nombreux individus, dont plusieurs de nos clients, font de l'activité physique, voire de l’exercice régulièrement, et adhèrent à une alimentation saine. Or, ils peuvent être considérées « en surpoids » selon l’IMC, tout en étant en excellente forme et en bonne santé!
C’est pourquoi la pertinence clinique de l'IMC est contestée. Il peut être utile pour des études à grande échelle et pour comprendre les tendances dans des populations, mais pour évaluer la santé individuelle, il faut des outils plus précis qui tiennent compte de la distribution des graisses et de la santé des organes.
C'est notre mission, en tant que nutritionnistes, de prôner un message axé sur la santé, de proposer des stratégies favorisant les connaissances/compétences alimentaires afin de vivre en bonne santé et être heureux, au lieu de se concentrer uniquement sur le poids.
De plus, il est important de noter que plusieurs personnes minces, malgré leur apparence, peuvent manger des aliments transformés, être sédentaires, grignoter tout le temps et ne pas prendre de poids, mais elles peuvent avoir des problèmes de santé sous-jacents.
L'avenir passe par l’élimination de l'IMC comme seule mesure de la santé. Selon les nouvelles lignes directrices :
Cette approche permettra une prise en charge garantissant que chaque individu reçoive le traitement adapté à sa situation de santé actuelle.
Et rappel important : l’obésité ne définit pas la valeur d’une personne. C’est un aspect de la santé qui mérite d’être pris en compte avec attention, compassion, sans jugement.
Article
Diabetes and Definition and diagnostic criteria of clinical obesity. Published online January 14, 2025 https://doi.org/10.1016/S2213-8587(24)00316-4
https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2213-8587%2824%2900316-4
NOTE Cet article a été révisé par notre directrice scientifique et nutritionniste clinicienne pour assurer la rigueur des informations.
Changez votre vie en un seul clic!
Remplissez le formulaire ci-dessous et nous vous contacterons afin de fixer un rendez-vous au moment qui vous convient le mieux.