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Comprendre l’obésité pour faire un pas en avant !
par Marlène Bouillon, Dt.P., Ph.D.,
Nutritionniste-Diététiste et docteure en physiologie/endocrinologie, Directrice scientifique
Le poids n’est pas nécessairement gage de santé, certains individus ayant un surplus de poids sont autant en santé, sinon plus, que des gens plus minces. Il faut analyser tout le contexte (social, psychologique, physiologique, etc.) avant de pouvoir affirmer que quelqu’un devrait perdre du poids.
De plus, lors du récent Symposium Gestion de l’obésité: l’interdisciplinarité au profit de la santé du patient !, l'un des conférenciers invités, Hubert Cormier, nous a partagé ces statistiques pour le moins troublantes:
- À peine 2,6 % se tournent vers des vrais professionnels de la santé pour la perte de poids. Au Canada, 1/5e des répondants ont entrepris une perte de poids de façon malsaine;
- 63 % des personnes vivant avec l’obésité ont vécu de l’intimidation au primaire;
- 54 % des personnes vivant avec l’obésité rapportent des stigmates des collègues.
Or, nous sommes très au fait de la complexité de la régulation du poids et des nombreux facteurs à considérer. À preuve, regardez tous les éléments impliqués dans la survenue du surpoids/obésité.
Pour mettre fin à cette obsession du poids, il faut donc cesser :
- de se définir comme individu par celui-ci et d’accepter que les autres le fassent;
- de nier l’existence du poids naturel au profit du poids souhaité. En effet, notre poids naturel est celui vers lequel on tend toujours, qui est maintenu sans effort particulier, car il est programmé à l’interne. Le poids souhaité est dicté par un idéal externe, ce qui ne tient pas compte de l’individu et de ses réalités;
- d’adhérer à la culture des diètes et aux plans one-fit-for-all.
L’acceptation de soi, le développement d’une relation saine avec le poids et l’image corporelle impliquent :
- de faire la part des choses entre ce qui relève de l’individu (sous son contrôle) versus
sa génétique,
son âge,
son sexe,
son ethnie,
ses habitudes familiales et culturelles,
le manque de sommeil,
sa gestion du stress,
la prise de médicaments,
ses conditions médicales,
son environnement de travail/scolaire/de vie, etc. (hors de son contrôle);
- de consulter un membre de l’ordre professionnel des diététistes du Québec pour de l’aide PROFESSIONNELLE afin d’acquérir de saines habitudes;
- d’identifier vos barrières/facilitateurs, vos biais/motivations afin d’entretenir une relation saine avec votre poids/image corporelle;
- de fixer vos objectifs de façon réaliste et bienveillante;
- d’entreprendre l’acquisition de nouvelles habitudes de vie à votre rythme, un PAS à la fois, dans une optique de long terme, de durabilité et non de régime;
- de comprendre que le yo-yo et la perte de poids ont un impact néfaste sur le cerveau;
- de savoir que les adipocytes (cellules graisseuses) ne sont pas des cellules inertes;
- de comprendre que le métabolisme et vos signaux de rassasiement finissent par être bousillés par les diètes à répétition et que l’appétit augmente (starvation response), par ricochet.
En résumé, l'acquisition de saines habitudes et la protection de la santé mentale sont bénéfiques, et ce, sans égard au poids. Qu'on se le dise! Sachez que nos nutritionnistes, des professionnels.les de la santé, vous accueillent avec bienveillance et vous aident dans le non jugement vers l'atteinte de VOS objectifs, à votre rythme, dans le respect de vos attentes.
Références
Hubert Cormier. Symposium interprofessionnel Gestion de l’obésité : l’interdisciplinarité au profit de la santé du patient! Les approches contemporaines de la gestion du poids. Université Laval, Faculté de pharmacie. 27 mai 2021.
NIDDK. Factors Affecting Weight & Health. [en ligne] https://www.niddk.nih.gov/health-information/weight-management/adult-overweight-obesity/factors-affecting-weight-health (consulté le 8 juin 2021)
Source de l'image: Obésité Canada
Publication le 8 juin 2021.
