Les conditions de vie dans les sociétés à revenu élevé et diverses découvertes de la science ont permis d’augmenter l’espérance de la vie humaine (environ 2 ans par décennie), notamment en agissant sur les risques de maladies chroniques (c.-à-d. diabète, cholestérol, maladies cardiovasculaires…). De plus, on y propose des traitements qui peuvent prolonger la vie des personnes atteintes de maladies. Toutefois, la science est moins concluante sur la longévité humaine.
Espérance de vie et longévité : quelle est la différence?
La science propose davantage des traitements médicaux permettant d’allonger la vie des individus malades. Or, toute intervention ciblant la longévité devrait avoir plutôt pour objectif de réduire la morbidité (fait d’avoir une maladie ou un symptôme de maladie) et d'augmenter la durée de vie, plutôt que de simplement prolonger des années de vie.
Il existe plusieurs facteurs modifiables du mode de vie pour préserver les capacités cognitives et physiques en vieillissant. Il s’agit notamment:
Toutefois, des stratégies préventives de mode de vie basées sur les données probantes devront être mises en place si on désire « vivre encore plus longtemps » (augmenter la longévité). Or, c’est tout un défi si on considère que, même en l'absence de maladie, tous les systèmes physiologiques perdent à la fois en capacité et en fonction en avançant en âge…
La recherche a mis en évidence de nouveaux facteurs alimentaires et nutritionnels potentiels, comme la restriction calorique (RC). Le jeûne a également été exploré comme une approche potentielle. Cette dernière approche a suscité beaucoup d'enthousiasme au sein de la communauté scientifique et de la population depuis quelques années, notamment dans l’optique de soutenir la longévité et/ou l’espérance de vie.
Mais que nous disent les preuves actuelles? Quelle est la part des preuves probantes versus l’extrapolation?
Les chercheurs se sont concentrés sur l’exploration des avantages potentiels des restrictions alimentaires temporelles en termes de prolongation de l’espérance de vie. Ceci est particulièrement important, car on vise ici les années pendant lesquelles une personne est en bonne santé, et non seulement le nombre d'années de vie.
Classiquement, la restriction alimentaire prend la forme d’une restriction calorique (se limiter à un nombre de kcal/jour) ou la restriction en nutriments (ex : protéines, acides aminés spécifiques). La mise en application de la restriction alimentaire de manière à ne pas compromettre la santé globale ou ne pas priver le corps de nutriments essentiels pourrait être l'une des stratégies parmi les plus encourageantes pour prolonger la durée de vie humaine. Toutefois, la réduction de l'apport alimentaire au quotidien est difficile à pratiquer pour la plupart des gens. De plus, ces restrictions peuvent mener à des problèmes de santé comme des carences nutritives (anémie, etc..) si elles ne sont pas bien encadrées.
Qu’en est-il du jeûne?
À titre d’alternative à la restriction pure et simple, plusieurs autres types de restrictions alimentaires temporelles ou jeûnes ont été proposées, dont :
L’avantage du jeûne sur la restriction classique est qu’en raison sa nature périodique, la faim constante est moins expérimentée. Ceci est d’autant plus vrai avec le régime imitant le jeûne du Dr Valter Longo.
Chez des individus à risque de maladies cardiovasculaires, le jeûne temporel réduirait le risque de développement d’un diabète, d’un cholestérol élevé et d’une résistance à l’insuline. Ceci a aussi été observé chez des sujets souffrant de cancer suivant le régime imitant le jeûne.
Valter Longo a élaboré son régime imitant le jeûne en partant du concept que, chez les humains, un jeûne alimentaire permet de basculer du mode utilisation des glucides à utilisation des cétones comme source d’énergie. Il faut comprendre qu’il y a augmentation de la production de corps cétoniques (produits par les acides gras) lors d’une faible consommation de glucides. Dans un article publié dans Nature Aging en 2021, il explique que ceci mènerait à la diminution de plusieurs facteurs de risques. On aurait ainsi une amélioration de la résistance au stress, une perte de poids et une survie cellulaire, le tout diminuant le risque de maladie et donc une longévité accrue.
Adaptations physiologiques en réponse au jeûne?
Les divers jeûnes joueraient un rôle dans la protection et la réparation des cellules, ainsi que dans l'élimination des cellules endommagées. Les fluctuations des niveaux de nutriments et l’impact sur les voies de signalisation de détection des nutriments seraient, en partie, impliquées ici.
Dans le cas des jeûnes prolongés, chez les souris, il est démontré que ceux-ci entrainent une diminution drastique des cellules immunitaires lors de la phase de restriction alimentaire, mais il y a un retour à la normale durant la phase de réalimentation. Ceci favoriserait le renouvellement des cellules souches pour inverser l’immunosuppression. D’autres études ont mis en évidence que le jeûne augmente l’espérance de vie de 10-20 % chez les souris et de 14-45 % chez les rats. Chez l’humain, considérant la complexité du système immunitaire, les implications sont moins évidentes et des recherches supplémentaires sont nécessaire.
Conclusions
Nous aurons besoins d’études supplémentaires sur l’espérance de vie humaine pour en tirer des conclusions significatives, notamment parce que :
Pour en lire davantage :
Sigma nutrition. Can fasting increase longevity? [En ligne]. https://sigmanutrition.com/fasting-longevity/ (page consultée le 20 avril 2022)
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