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Le confinement : un catalyseur des comportements alimentaires troublés chez les adolescents et les jeunes adultes

Le confinement : un catalyseur des comportements alimentaires troublés chez les adolescents et les jeunes adultes

Le monde entier vit l’impact de la pandémie de la COVID-19 depuis plusieurs mois, mais on découvre au fil du temps les conséquences directes et indirectes de celle-ci. Ainsi, ce n’est que tout récemment qu’on a réalisé les impacts collatéraux du confinement sur la santé mentale des individus. Fait troublant, les adolescents et les jeunes adultes seraient les plus touchés. Le manque de routine imposé par le confinement, l’isolement social et la peur ont fait en sorte que plusieurs ont eu recours à l’alimentation comme moyen de « gérer », ce qui inquiète les experts.

 

Selon une étude publiée dans le Journal of Behavioral Addictions et menée auprès de 5738 étudiants de premier cycle d’universités françaises ayant répondu à un questionnaire portant sur les comportements alimentaires pendant les sept premiers jours de confinement et sur les intentions d’adopter certains comportements alimentaires dans les 15 jours suivants : 

  • Il existerait une relation proportionnelle entre le niveau de stress lié au confinement et les risques d’accès hyperphagique et de restrictions alimentaires. Une augmentation de 12 et de 17 %, respectivement, a été notée chez les participants ayant un niveau de stress plus élevé. 
  • Les risques d’accès hyperphagique et de restrictions alimentaires étaient respectivement 33 et 12 % plus élevés chez les étudiants ayant un niveau de stress plus important dans les 15 jours suivants les sept premiers jours de confinement.
  • Une hausse de 20 % des risques d’accès hyperphagique a été notée chez les participants qui accordaient beaucoup d’importance et de temps aux nouvelles médiatiques en lien avec la COVID-19.

Les conclusions peuvent être extrapolées au Québec où le contexte social est similaire et où les étudiants ont vécu la fermeture des universités de la même manière. De plus, selon le Centre national d’Information sur les troubles du comportement alimentaire à Toronto, il y a eu une hausse du nombre d’appels provenant d’adolescents âgés entre 15-19 ans à leur ligne d’assistance dans les mois qui ont suivi le début du confinement. L’adolescence étant une période marquée de changements hormonaux qui modifient non seulement l’apparence physique, mais aussi la façon de raisonner, un jeune est plus sensible aux messages médiatiques promouvant l’idéal du corps mince, souvent plus ou moins réaliste. Les jeunes adultes sont également vulnérables puisque le pic d’apparition des cas d’anorexie se situe entre 18-21 ans versus 22-23 ans pour l’accès hyperphagique. 

Bien que divers facteurs influencent le développement d’un trouble du comportement alimentaire, l’anxiété et l’incertitude provoquées par cette crise mondiale actuelle auraient pu également créer un terrain favorable. Évidemment, d’autres facteurs de cette pandémie ont pu précipiter le développement de comportements alimentaires troublés…

 

Le stress engendré par les nouvelles quotidiennes ainsi que la perte des repères

Des études ont démontré que certaines personnes utilisent des comportements alimentaires pour faire face à leurs émotions négatives. Les nouvelles relatives aux menaces de pénurie alimentaire et pour la salubrité des aliments auraient pu involontairement renforcer les comportements et les cognitions liés à un trouble alimentaire. De la même façon, la détresse causée par le confinement et par l’incertitude de cette situation aurait pu faire augmenter le stress et l’anxiété. Enfin, certains chercheurs indiquent que l’absence soudaine d’une routine claire pourrait augmenter le risque de comportements alimentaires troublés en supprimant la structure entourant les repas et les habitudes alimentaires. 

 

Préoccupations concernant la santé, l’image corporelle et la forme physique pendant la quarantaine

Lorsque l’ennui frappe, comme en temps de confinement, les réseaux sociaux deviennent nos meilleurs amis. Une étude américaine récente a révélé que l’utilisation quotidienne et fréquente des médias sociaux serait liée à un risque plus élevé pour les adolescents et les jeunes adultes de développer des comportements alimentaires troubles en raison des attentes élevées des standards de « beauté ». Nous avons qu’à penser à l’inondation des réseaux par des versions retouchées de photos ou la publication que de certains types de corps. On ajoute à cela les nombreux « memes » soulignant les inquiétudes de la prise de quelques kilos durant la quarantaine et la fermeture de nombreux gyms et la table est mise !

 

Interruption et difficultés d’accès au soutien professionnel

Le confinement ainsi que la distanciation sociale ont perturbé l’accès à des soins adéquats en présence de signes de détresse, ce qui a pu pousser certaines personnes à se tourner vers des sources non fiables. De plus, avec la pandémie de la COVID-19 et les protocoles de sécurité mis en place, la prise en charge d’individus déjà en suivi thérapeutique est devenue plus complexe. 

 

Pour conclure, il importe de faire preuve de vigilance et de garder un œil sur les jeunes qui sont dans le groupe d’âge le plus vulnérable aux troubles du comportement alimentaire. Il est donc primordial de leur offrir rapidement des soins adéquats et de bien communiquer avec eux afin de les guider vers ceux-ci. 

Les diététistes-nutritionnistes cliniciens sont formés pour aider les gens à retrouver une relation saine avec l’alimentation en mettant l’accent sur l’estime de soi et la santé physique. 

 

Références

Khosravi, M. The challenges ahead for patients with feeding and eating disorders during the COVID-19 pandemic. J Eat Disord 8, 43 (2020). https://doi.org/10.1186/s40337-020-00322-3

F Fernandez-Aranda, M Casas, L Claes, et al. COVID-19 and implications for eating disordersEur Eat Disord Rev, 28 (2020), pp. 239-245 

Jean Hamann. Le context entourant la pandémie de COVID-19 aurait favorisé une hausse des accès d’hyperphagie et de restriction alimentaire.(2020). ULaval nouvelles. (en ligne). [https://nouvelles.ulaval.ca/recherche/confinement-risques-accrus-de-comportements-alimentaires-problematiques-chez-les-etudiants-universitaires-34acec45b02ba24bf1ea3a715fc93133].

Source de l'image: Pexels, Karolina Grabowska

 

Cette chronique a été rédigée par la stagiaire en nutrition de 4e année Lyna Hammouch et révisée par la conseillère scientifique de l'entreprise.

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