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Obésité et risque pour la santé: un besoin de nuances s'impose
par Marlène Bouillon, Dt.P., Ph.D.,
Nutritionniste-Diététiste et docteure en physiologie/endocrinologie, Vice-présidente et directrice scientifique
En tant que nutritionnistes, cet aspect est au centre de nos préoccupations. Selon un article de revue publié récemment dans Journal of the American College of Cardiology par une équipe de renommée internationale, s'il est vrai que l'obésité contribue à la réduction de l,espérance de vie en raison de son association avec le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires, on a eu tort de mettre toutes les formes d'obésité dans le même panier, sans nuances.
En effet, l'obésité est une condition complexe et hétérogène, tant en termes de causes que de conséquences sur la santé.
Or, il convient de considérer qu'il existe deux sous-groupes d'individus prévalents et distincts:
1) ceux qui sont en surpoids ou qui présentent une obésité modérée avec un excès de tissu adipeux fonctionnel;
2) ceux qui présentent une obésité ayant des problèmes de santé liés à leu masse graisseuse importante et au caractère dysfonctionnel de leur tissu adipeux.
Ceci à permis de mettre en lumière les éléments-clés suivants:
- Les différences individuelles dans la répartition régionale de la graisse, à n'importe quelle valeur d'indice de masse corporelle (IMC), sont un facteur déterminant des risques associés pour la santé.
- Le tissu adipeux sous-cutané joue un rôle important lors d'un déséquilibre énergétique positif. Lorsque fonctionnel, il prend de l'expansion pour permettre la mise en réserve de l'énergie excédentaire. Ce processus limite, par ricochet, l'accumulation de graisse dans les dépôts adipeux intraabdominaux ou tissu adipeux viscéral.
- En présence d'un tissu adipeux sous-cutané dysfonctionnel, le débordement doit être mis en réserve dans le tissu adipeux viscéral. Cette accumulation excessive de graisse viscérale s'accompagne d'une accumulation de graisses dans les tissus normalement maigres: cœur, foie, pancréas, reins et muscles squelettiques.
- Un tour de taille élevé, en raison de l'adiposité viscérale, est associé à un risque cardiométabolique, peu importe l'IMC. Ceci s'accompagne souvent de résistance à l'insuline, de diabète de type 2, de dyslipidémie athérogénique et d'inflammation chronique de bas niveau.
- Les individus présentant un risque cardiovasculaire bénéficient d'interventions sur le mode de vie qui réduisent le tour de taille, même sans perte de poids.
On peut voir le tout résumé dans l'image qui accompagne cette chronique.
Comme le font remarquer judicieusement les auteurs, il est également évident que nos environnements actuels de vie et de travail sont également des facteurs contributifs: emplois sédentaires, aliments hautement transformés et denses en énergie à des prix abordables, offre insuffisante d'environnements favorisant l'activité physique, environnement urbains dépourvus d'infrastructures accessibles à pied en toute sécurité, prolifération des banlieues, longs trajets domicile-travail, etc.
Bref, cette revue rappelle l'importance d'adopter de saines habitudes de vie et de s'adjoindre l'aide d’un professionnel de la nutrition pour y parvenir, comme les nutritionnistes-diététistes de NUTRISIMPLE.
Référence
Després JP, Carpentier AC, Tchernof A, Neeland IJ, Poirier P. Management of Obesity in Cardiovascular Practice. JACC focus Seminar. J Am Coll Cardiol 2021;78:513-531.
https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S073510972105244X?token=37BC44225F7DEE3D585B92B47205F7BD4FEA9EF0CDBA8642CB0309B6C0384D5DD199DEAECE0217D08148D49DE4F3C768&originRegion=us-east-1&originCreation=20220820172528
