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La stéatose hépatique (foie gras), réversible ou non par l'alimentation?
par Marlène Bouillon, Dt.P., Ph.D.,
Nutritionniste-Diététiste et docteure en physiologie/endocrinologie, Vice-présidente et directrice scientifique
En tant que nutritionniste-diététiste clinicienne, qui est collaboratrice scientifique aussi du livre Santé du foie, prévenir la stéatose hépatique non alcoolique (foie gras) par l'alimentation me tient à cœur, car on sait que cela est réversible et que l'on pourra aussi prévenir la progression vers une cirrhose, une transplantation du foie et même un décès! Plusieurs de mes clients ont la stéatose hépatique et ne le savent même pas tandis que d'autres ont déjà reçu le diagnostic de stéatose, voire de stéatohépéatite (NASH), etc.
Saviez-vous que 50 à 80 % des adultes en situation d’obésité pourraient développer une stéatose hépatique non alcoolique et qu'une perte de poids progressive de 5 % suffirait pour réduire le gras à l’intérieur des cellules du foie? De plus, une perte de 7 % réduirait la stéatose et l’inflammation (c.f. faits saillants plus bas).
Je tente avant tout d'aider par des mesures simples telles que la saine gestion du poids, surtout du tour de taille, et j'explique en quoi consiste la résistance à l'insuline. Du côté des interventions nutritionnelles, je propose une alimentation de type méditerranéenne riche en fibres et antioxydants, en plus de l'intégration d'acides gras poly et monoinsaturés comme les poissons gras, les noix & graines et l'huile d'olive. Pourquoi? Parce que ces actions peuvent contribuer à prévenir la plupart des cas de stéatose hépatique non alcoolique.
Bonne nouvelle : à cette étape, il est possible de renverser la condition! Elle peut être évitée en changeant le mode de vie! Vous comprenez donc l'importance de l'expertise clinique de la nutritionniste-diététiste.
D'ailleurs, mes collègues nutritionnistes cliniciennes et moi rencontrons des clients en ligne ou dans le bureau à travers le Québec qui nous demandent si des aliments sont à éviter ou à inclure en présence d'un diagnostic de stéatose hépatique non alcoolique.
Nos quelque 50 nutritionnistes y vont de conseils personnalisés visant un meilleur équilibre dans l'assiette et l'optimisation de la répartition de la prise alimentaire en plus de sensibiliser aux saines habitudes de vie relativement à l'alcool, au sommeil et à l'activité physique dans un tel contexte. En effet, lors du questionnaire détaillé au moment de l'évaluation, on détecte assez rapidement, selon les réponses aux questions, si la personne adhère à un mode d'alimentation qui favorise une saine gestion de la stéatose hépatique non alcoolique, voire sa régression ou plutôt un risque de progression vers la stéatohépatite, voire la cirrhose. Alors que les organismes officiels de santé mettent en garde sur la cirrhose et ses complications, on parle moins des stratégies pour prévenir ou gérer le stéatose hépatique non alcoolique. Pourtant, nos interventions professionnelles en nutrition peuvent faire une différence notable! D'où notre livre consacré à la santé du foie pour mieux vous aider!
Mais avant d'aller plus loin, encore faut-il comprendre ce qu'est la stéatose hépatique non alcoolique!
La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD ou nouvelle appellation proposée MAFLD) résulte de l’accumulation de gras connus sous le nom de triglycérides, à l’intérieur des cellules du foie. On parle de foie gras lorsque la graisse représente au moins 5 % de la masse du foie. Souvent asymptomatique et bénigne, il faut comprendre qu'advenant une trop grande accumulation de graisses dans le foie, celui-ci devient vulnérable à des lésions qui peuvent entraîner son inflammation et sa cicatrisation (fibrose).
Faits saillants :
- À l’échelle mondiale, 1 adulte sur 4 et 1 enfant sur 10 est atteint de stéatose hépatique non alcoolique;
- Une perte de poids progressive de 5 % suffirait pour réduire le gras à l’intérieur des cellules du foie tandis une perte de 7 % réduirait la stéatose et l’inflammation. Lorsque la perte atteint plus de 10 %, il y a une réduction significative de la fibrose;
- Le risque de diabète de type 2 est 2,2 fois plus élevé en présence de stéatose hépatique non alcoolique;
- Dans 20 % des cas, la stéatose hépatique non alcoolique évolue vers une stéatohépatite non alcoolique.
Nutriments ciblés : privilégiez les sources alimentaires!
Fibres : une consommation élevée permettrait de réduire l’accumulation des graisses dans le foie et
pourrait diminuer la résistance à l’insuline. De plus, elles sont bénéfiques pour le microbiote intestinal et elles aideraient à réduire l’inflammation;
Gras insaturés : limitent l’accumulation de gras dans le foie, atténuent les marqueurs de l’inflammation et aident l’organisme à mieux utiliser l’insuline;
Vitamine D : une carence pourrait être un facteur aggravant. Nos besoins n’étant pas couverts par l’alimentation et le tissu adipeux séquestrant la vitamine D, il faudra compléter avec un supplément. D’autant plus que l’exposition au soleil n’est pas optimale sous notre latitude!;
Vitamine E : possède des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. La supplémentation doit faire l’objet d’une discussion avec le médecin spécialiste au dossier, les sources alimentaires sont préférables;
Antioxydants : dans la stéatose, il y a une production de radicaux libres qui s’attaquent aux cellules saines. Les composés antioxydants naturellement présents dans les aliments, le thé et le café contribuent à stabiliser ou neutraliser les radicaux libres. De plus, ils pourraient réduire les risques d’accumulation de graisse dans le foie.
En résumé, consultez l'un.e de nos diététistes-nutritionnistes afin de prévenir la progression vers cirrhose, voire de favoriser la rémission. Mais la meilleure stratégie est de le faire en amont afin de prévenir son apparition!
Pour plus de détails sur la stéatose et nos prises en charge👇🏻:
https://www.nutrisimple.com/fr/consultations/steatose-hepatique-non-alcoolique-foie-gras-nafld/
