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Conseils de votre nutritionniste pour optimiser la composition du microbiote par l'alimentation

Nutritionniste-Diététiste Québec, Beauport, Beaupré, Sainte-Foy, Neufchâtel, l'Ancienne-Lorette ou Val-Bélair avec Marlène Bouillon par Marlène Bouillon, Dt.P., Ph.D., Nutritionniste-Diététiste et docteure en physiologie/endocrinologie, Vice-présidente et directrice scientifique

Conseils de votre nutritionniste pour optimiser la composition du microbiote par l'alimentation

En tant que nutritionniste-diététiste clinicienne, et il en est de même pour mes collègues nutritionnistes, nous rencontrons des clients en ligne ou dans le bureau qui nous demandent si l'alimentation joue un rôle sur le microbiote intestinal ou encore si des aliments sont à éviter ou à inclure.

Nos quelque 50 nutritionnistes font justement des interventions pour favoriser un meilleur équilibre du microbiote, voire pour rétablir votre santé intestinale.  En effet, lors du questionnaire détaillé au moment de l'évaluation, on détecte assez rapidement, selon les réponses aux questions, si la personne adhère à un mode d'alimentation qui favorise la santé du microbiote intestinal. En présence d'une problématique de santé comme les ballonnements, le syndrome de l'intestin irritable, la constipation, la diarrhée, la diverticulose, la colite ulcéreuse, la maladie de Crohn, voire le SIBO pour ne nommer que des conditions de la sphère gastro-intestinale qui affectent l'équilibre du microbiote ou qui reflètent un potentiel déséquilibre de celui-ci, on tentera de trouver les stratégies ou compromis pour améliorer le plus possible la composition/équilibre du microbiote.


Sans plus attendre, regardons plus attentivement ce que la science à de nouveau à dire sur le sujet...

Une étude publiée récemment dans Best Practice & Research Clinical Gastroenterology et visant à résumer l'impact de nutriments spécifiques et des régimes alimentaires sur le microbiote intestinal fait état également des perspectives relatives à l'utilisation du régime alimentaire comme outil thérapeutique.

Voyons ce qui est énoncé au sujet des macronutriments...

GLUCIDES
L’utilisation croissante dans le régime alimentaire occidental moderne de sucres rapidement digestibles soulève des inquiétudes concernant leurs associations avec l'apparition de maladies. Par exemple, il a été rapporté que l'exposition à court terme à un régime riche en sucre chez la souris augmentait la sensibilité à la colite en réduisant la production d'acides gras à chaîne courte (SCFA) et en augmentant la perméabilité intestinale.

Les fibres alimentaires, quant à elles, sont essentielles pour un intestin sain. Elles sont constituées de polysaccharides non féculents, d'oligosaccharides non digestibles, d'amidons résistants et de lignine, et produisent des monosaccharides et des SCFA par fermentation via des bactéries intestinales du côlon. Le type et la quantité de SCFA dépendent du nombre de fibres alimentaires consommées et de la composition du microbiote intestinal.

Il a été mis en lumière que les glucides complexes non digestibles et les glucides alliés accessibles au microbiote (MAC) conduisent à la prolifération d'un spectre plus large d'espèces microbiennes ayant des propriétés spécifiques et libèrent des métabolites spécifiques. Ils sont mis à disposition sous forme de prébiotiques pour le microbiote intestinal afin de se convertir en SCFA et favoriser la croissance de Lactobacillus et de F.prausnitzii. De tels effets peuvent, à leur tour, conduire à une sensibilité accrue à l'insuline, à une amélioration de la fonction de barrière intestinale et à une amélioration du profil lipidique. Plusieurs études ont rapporté que la consommation de glucides alliés accessibles au microbiote tels que l'inuline peut entraîner une amélioration cognitive et réduire la croissance de l'agent pathogène de la diarrhée opportuniste Clostridium difficile.


PROTÉINES
Les protéines sont digestibles par les principaux microorganismes du côlon distal. La production de métabolites et l'équilibre des populations de microbiote intestinal sont basés sur la quantité et la qualité des protéines alimentaires digérées par le microbiote intestinal.

Les régimes alimentaires riches en protéines animales peuvent augmenter les bactéries anaérobies tolérantes aux biles, ce qui augmente le TMAO, un composé associé aux maladies cardiovasculaires. De plus, la consommation de grandes quantités de protéines d'origine animale, comme dans un régime alimentaire occidental traditionnel, peut augmenter la croissance des bactéries qui augmentent l'inflammation intestinale.

Au contraire, la consommation de protéines végétales peut augmenter l'abondance de bactéries bénéfiques et diminuer celles néfastes. En outre, il a été rapporté que la consommation de légumineuses a entraîné des changements microbiens intestinaux positifs chez les humains. Les légumineuses peuvent donc être un bon substitut aux protéines animales pour réduire les protéines associées à l'inflammation intestinale. De plus, elles contiennent de nombreux composés bioactifs qui influencent positivement l'équilibre microbienne intestinale.


LIPIDES

La quantité et la saturation des graisses alimentaires peuvent avoir un impact sur le microbiote intestinal etla santé métabolique.
Une alimentation riche en graisses peut entraîner une dysbiose, qui peut entraîner une perméabilité intestinale, une augmentation de la résistance à l'insuline et une inflammation du tissu adipeux. Une telle dysbiose peut être inversée en suivant un modèle alimentaire plus sain.

Il a été rapporté que les acides gras monoinsaturés augmentent la diversité du microbiote intestinal et présentent des effets positifs sur la santé. Les acides gras à chaîne moyenne ont également été indiqués pour améliorer les fonctions cognitives et métaboliques. Des triglycérides à chaîne moyenne ont été observés pour améliorer l'équilibre microbien intestinal et l'intégrité de la barrière intestinale. Un apport élevé d’oméga-6 et de graisses saturées combiné avec un apport réduit en oméga-3 a entraîné des altérations de la barrière intestinale et des troubles métaboliques.


UN PETIT MOT SUR LES ADDITIFS ALIMENTAIRES
Les additifs alimentaires tels que les émulsifiants et les édulcorants artificiels non nutritifs (NAS) sont utilisés pour améliorer la texture, prolonger la durée de conservation et donner de la stabilité. Certains émulsifiants alimentaires tels que le polysorbate 80 et la carboxyméthylcellulose ont été mentionnés comme pouvant modifier la composition et la localisation du microbiote intestinal, favoriser l'inflammation intestinale et systémique et augmenter la translocation bactérienne. La consommation d'émulsifiants réduirait la diversité microbienne intestinale et aurait un impact sur la composition du microbiote intestinal.

La consommation des NAS peut entraîner une intolérance au glucose et une altération de la sensibilité à l'insuline. La consommation de l'édulcorant naturel stéviol glycoside ne semble pas associée à des variations microbiennes intestinales significatives. Cependant, d'autres recherches sont nécessaires sur la nature, la fréquence, la quantité, les composants alimentaires, ainsi que sur la synergie entre les additifs alimentaires concernant l'apparition des maladies.

Des nutriments, analysons le tout plutôt sous l'angle de modèles d'alimentation...

ALIMENTATION OCCIDENTALE
L'alimentation occidentale implique une consommation régulière élevée de sucres raffinés, de protéines animales, de graisses saturées et d'aliments transformés. À long terme, elle peut entraîner l'obésité et des troubles métaboliques.

Diverses études ont signalé une diminution de la diversité du microbiote intestinal et des changements de composition. Il a été observé qu’elle diminue les niveaux de bactéries bénéfiques et augmente l'abondance de bactéries favorisant la dysbiose et les maladies.

De tels changements de composition pourraient augmenter la dégradation de l'intégrité de la barrière intestinale, le TMAO et d'autres molécules inflammatoires qui pourraient entraîner des résultats cardiovasculaires et métaboliques graves.

ALIMENTATION MÉDITERRANÉENNE
Sans grande surprise, l'adhésion à cette alimentation peut augmenter les bactéries bénéfiques et améliorer la diversité et la richesse du microbiote intestinal. Il a été observé qu'elle induit un profil microbien qui produit plus de SCFA et peut aider à prévenir le développement de la maladie ainsi qu’à promouvoir la santé métabolique.

De plus, elle pourrait également restaurer certaines espèces du microbiote et contrer la dysbiose microbienne chez les personnes âgées et celles atteintes du syndrome métabolique.

ALIMENTATION BASÉE SUR LES VÉGÉTAUX
Le remplacement des aliments d'origine animale par des aliments d'origine végétale peut augmenter la consommation de fibres insolubles et d'amidon résistant. Il a été observé que les modèles végétaliens et végétariens augmentaient l'abondance de Faecalibacterium prausnitzii, Klebsiella pneumoniae, Clostridium clostridioforme et Bacteroides thetaiotaomicron. Cependant, peu d'études ont rapporté que ces modèles alimentaires réduisaient les métabolites potentiellement nocifs. D'autres recherches sont nécessaires pour comprendre les avantages et les risques des modèles végétaliens et végétariens sur la santé intestinale.

ALIMENTATION SANS GLUTEN
Ce modèle aiderait à restaurer la muqueuse intestinale normale chez les patients atteints de la maladie cœliaque. La non consommation de gluten chez les personnes en bonne santé pendant une période prolongée pourrait entraîner une dysbiose.

ALIMENTATION APPAUVRIE EN FODMAP
Les bactéries intestinales provoquent la fermentation des FODMAP, ce qui entraîne la production de gaz et une augmentation des sécrétions de fluide dans la lumière intestinale.

Une alimentation appauvrie en FODMAP est indiquée pour réduire de nombreux symptômes gastro-intestinaux tels que les ballonnements, les crampes, les douleurs abdominales, la constipation, la production de gaz ou la diarrhée. Cependant, cela peut également avoir un impact négatif sur le microbiote intestinal à long terme.

Plusieurs études suggèrent que l'alimentation appauvrie en FODMAP peut modifier la composition du microbiote intestinal. Néanmoins, d'autres recherches sont nécessaires pour déterminer si de telles altérations sont nocives et persistent pendant une longue période.

ALIMENTATION CÉTOGÈNE
Cliniquement conseillée pour les patients atteints du syndrome de carence GLUT1 et d'épilepsie réfractaire, des études ont indiqué qu’elle peut entraîner une inflammation intestinale et diminuer l'abondance de bactéries bénéfiques. D'autres études sont nécessaires pour évaluer le rôle des variations du microbiote intestinal pendant ce type d’alimentation chez les personnes en bonne santé.



En résumé, l'alimentation est l'un des facteurs les plus importants ayant un impact sur le microbiote intestinal et la santé humaine. Des recherches se concentrent sur le développement d’approches pouvant avoir un impact bénéfique sur le microbiote intestinal et conduire ainsi à une amélioration de la santé globale des individus. Des études récentes analysent le rôle potentiel des glucides accessibles au microbiote (MAC) en tant que modulateurs du microbiote intestinal. Une combinaison de patrons alimentaires spécifiques avec d'autres approches du microbiote intestinal pourrait également être un domaine de recherche prometteur.





Références
Rinninella, E. et al. (2023). The role of diet in shaping human gut microbiota. Best Practice & Research Clinical Gastroenterology.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1521691823000069



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